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Les premiers explorateurs, et artistes qui les accompagnaient ont avoué la difficulté qu'ils
éprouvaient à distinguer plus encore qu'à comprendre les images qu'ils découvraient. Leurs oeuvres
trahissent cette difficulté : ainsi, à Palenque,
Castañeda dessinant un masque qui sert de piédestal à un personnage, en reproduit tous les éléments
(yeux, muffle, bouche, etc.), pourtant son dessin montre que pour lui ces éléments ne son que des
formes décoratives juxtaposées, qui ne composent pas un masque. Maudslay est véritablement le premier
à avoir "compris" les images qu'il a photographiées ou fait dessiner.
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Mieux, il a cherché à les faire comprendre à son lecteur, en utilisant le dessin colorié pour
aider le regard à isoler les motifs. Il a aussi démontré la répétition de certains thèmes en
rassemblant des exemples, pris dans divers sites, de "serpent à plumes", de l'emploi en art maya
de la "tête et volute de serpent à plumes", de "masques grotesques", d'"oiseau-serpent", etc.
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Après Maudslay, Spinden et Proskouriakoff vont étudier l'art maya et surtout sa forme la plus
spectaculaire : la sculpture. Mais la préoccupation du style l'emporte encore sur celle des images.
Qui sont les hommes, et parfois les femmes, sculptés sur les stèles, les
panneaux, les linteaux? Des rois, des prêtres, des dieux? Qui sont les personnages, apparemment
de rang moindre, qui se tiennent à leurs côtés? Des acolytes, des membres de leur famille, des chefs
d'autres cités? Et les personnages peu vêtus que l'on trouve aux pieds du personnage principal?
Des esclaves, des captifs ou des victimes promises au sacrifice? Et que signifient ces masques
grimaçants, ces créatures fabuleuses, reptiliennes ou félines, ces coiffures grouillantes de têtes,
d'objets symboliques et de plumes, qui entourent les humains ? Sans le secours de l'écriture, qui ne
fournit alors que des dates, il est bien difficile d'interpréter les images. Les codex, en revanche,
permettent d'identifier des divinités, et le glyphe qui les désigne dans l'inscription lacée au-dessus.
Ainsi est démontré le parallélisme étroit entre les dessins qui figurent sur les pages 25 à 28 du Codex
Dresdensis, et le récit par Landa des fêtes du nouvel an. Il s'agit assurément des mêmes cérémonies.
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Pendant la première moitié du XXème siècle, les archéologues, en étudiant parallèlement l'évolution de
l'architecture, de la sculpture, de la céramique, et en s'aidant des dates déchiffrées sur les monuments,
parviendront à diviser l'histoire des Mayas en grandes périodes : préclassique (1500 av.-300 ap. J.-C.),
classique ancienne (300-600), classique récente (600 - 900) et postclassique (900 -1527), subdivisée
elle-même en "ancienne"et "récente".C'est ce cadre chronologique qu'on utilise encore de nos jours.
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